La vie à deux

avec entracte

Résumé

Le « un » n’est jamais le chiffre de la vie. Certes, il y a les organismes unicellulaires, bactéries, levures, plancton et autre protozoaires… Mais eux aussi on besoin de quelque chose d’autre, d’un milieu... A la base de toute molécule organique, outre la durée temporelle et les sources d’énergie, se trouvent des multiplicités, des altérités, des combinaisons d’éléments, carbone, oxygène, hydrogène, eau, azote, dioxyde de carbone, diazote… Bien sûr, cela fait la vie sur Terre, la vie des vivants, mais ne dit rien sur la façon dont les êtres humains, eux, choisissent de la porter, cette vie, c’est-à-dire d’exister. De là aussi l’unicité est exclue : on vient au monde « plein des autres », le monde ne vient à l’enfant que par les autres, et il n’y tient que si d’autres d’abord le tiennent et tiennent à lui. Né d’une union qu’il n’a pas choisie, il lui appartiendra ensuite de s’unir volontairement à qui il voudra, par affinité, par intérêt même, par amitié, par amour, et de constituer des couples, des clans, des groupes, des familles, des communautés, des sociétés… Il se peut dès lors que des personnes, pour supporter le fait de la vie, choisissent de la porter à deux, de faire de leur cohabitation une convivance, et de leur existence une coexistence, le plus souvent solidifiée par le ciment de l’amour. La « vie à deux » devient dès lors une vie rêvée que les partages quotidiens rendent réelle. Mais est-ce si sûr ? Combien coûte le sacrifice du « un », de la libre et insouciante existence solitaire, qui n’a de comptes à rendre à personne ? Combien coûte le sacrifice du trois, ou du quatre, d’unions plurielles où la diversité fait loi, où les plaisirs varient et s’égaient de ne point devoir s’abreuver à une seule source ? Est-il possible qu’une « vie à deux », soudée par le plus bel amour, résiste aux soudaines envies d’autonomie, demeure imperméable aux petites disputes, aux grosses scènes de ménage, aux soupçons, aux jalousies, aux perfidies, aux humeurs insupportables, aux messages indus sur les portables, aux désirs d’être seule(e), de partir seul(e), de dormir seul(e)? On ne sait pas. On ne sait pas si la « vie à deux » est le paradis de l’amour ou l’enfer de la liberté.


Distribution

Intervenants :
Serge Hefez, psychiatre
Hélène L’Heuillet, philosophe et psychanalyste
Belinda Cannone, romancière
Raphael Zagury-Orly, membre fondateur philosophe

de 19h à 21h

ENTRÉE LIBRE EN FONCTION DES PLACES DISPONIBLES

réservations : www.philomonaco.com