L’espoir fait-il vraiment vivre ?

sans entracte

Résumé

Ce n’est jamais l’espoir qui fait vivre : ce sont les aléas de la vie qui donnent à l’espoir ses ailes ou, au contraire, les lui coupent. On le sait bien d’ailleurs : l’espoir, on le «nourrit», on le «caresse», on le «fait naître», on le «soulève», on le «suscite» – comme si, en lui-même, il n’était qu’immobile attente, tantôt confiante, tantôt naïve, de l’avènement d’un Bien, d’un événement favorable, gratifiant, bénéfique. D’ailleurs, une langue telle que l’espagnol, n’a qu’un seul verbe pour dire attendre et espérer. Aussi une vie qui ne se s’alimenterait que d’espoirs serait-elle aussi anémique qu’un amour qui ne vivrait que d’eau fraîche – car bien tenue est la limite qui les sépare des illusions, des douces tromperies (ameni inganni) dont parlait Leopardi. Certes, dans l’Ancien Testament, Dieu lui-même est nommé Espoir ou Confiance, les Pères de l’Eglise en ont fait une vertu théologale, et du «principe espérance» de Ernst Bloch la philosophie contemporaine s’est nourrie. Mais lorsqu’on dit que l’espoir fait vivre – ou que l’espoir est toujours le dernier à mourir – il faudrait entendre que pour faire vivre l’espoir, il faut d’abord commencer soi-même, autrement dit «faire le premier pas» de l’action, le mettre en mouvement en faisant «un pas en avant», en s’engageant, en allant si l’on veut vers Dieu, par la foi, en allant vers l’autre, par l’amour et l’amitié, en allant vers autrui, par la bienveillance, l’hospitalité, la solidarité.

Distribution

Intervenants :
Raphael Zagury-Orly Vincent Delecroix, philosophe 
Corine Pelluchon, philosophe 
Camille Riquier, philosophe

de 19h à 21h

ENTRÉE LIBRE EN FONCTION DES PLACES DISPONIBLES

réservations : www.philomonaco.com