Théâtre

Delphine Horvilleur
« Je m’appelle Ajar. Abraham Ajar. »
L’autrice est conteuse et rabbin, elle manipule l’humour juif avec un raffinement rageur. Delphine Horvilleur, après Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts
(Éditions Grasset), compose pour le théâtre le monologue éclaté du fils
imaginaire de l’écrivain Romain Gary et d’Émile Ajar, lui-même double
fictif du premier. Abraham Ajar, rejeton inventé de l’auteur de La Vie devant soi,
alias Gary/Ajar, s’exprime depuis sa cave, son « trou juif ». Il se
fait python ou souris blanche, maître ou esclave, femme ou homme,
chrétien, juif ou musulman. Il se découvre à la fois lui-même et mille
autres, miroir de théâtre planté face à nos inconscients. Johanna Nizard
incarne cet enfant du siècle, être indéfinissable, qui désamorce les
tensions identitaires, dans un monde et un temps qui les exacerbent
toutes.
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